6 June 2010

Word du jour: LECKOmio


La Grille présente LECKOmio (stefan winterle), jusu'au 26 juin, 2010. La Grille, c'est une petite galerie urbaine et contemporaine indépendante qui cherche à rapprocher l'art et l'artiste de son public. L'idée n'est pas de rafler le profit mais plutôt de rendre accessible une forme artistique et son créateur qui sont bien souvent soit marginalisée, ou l'autre extrême, projeter dans un marché exclusive se voulant la jouer trendy et inaccessible.Une galerie qui en dix mois, a fait dix expositions. Très impressionnant!
Enfin, pour clôturer cette première saison de la galerie, on finit avec LECKOmio - maître dû pochoir qui épate, surprend et même trompe l'œil avec ces œuvres travaillées à la perfection. Utilisant plus d'une huitantaine de pochoirs et innombrables couleurs, l'on ne peux qu'être ébahit par la patience et la passion de cet artiste. D'ailleur à minte reprise, on lui demande s'il est fou. Il nous assure que non, juste fou du graffiti...
Pour des photos de l'expo, je vous invite à visiter la site de La Grille: http://www.lagrille.ch/

9 May 2010

Word du jour: Home / House

J'ai récemment visionné le film « News from home / News from house » (2006) d'Amos Gitaï. Ce film, entre autre, explore cette notion de maison et de foyer au sein des terres israéliennes/palestiniennes. Tandis qu'il a difficilement retenu mon attention - tout est très étiré, long et lent - je trouve le thème abordé dans le film très intéressant. Cette idée de maison qui subit un va-et-vient de gens, de changement de paysage et d’atmosphère tandis qu’elle, la maison, reste là, immobile, observatrice, silencieuse... Une maison qui avec le temps a loger Palestiniens et Israéliens, ne faisant pas de différence. Une image symbolique.

Cette notion de « home/house » m'inspire, je dirais même qu'elle me travaille. C’est une question qui est souvent problématique dans les recherches que je fais au sein des communautés ou « bulles » internationales. What is home ? Where is home ? Ces gens, et surtout les enfants, toujours en transit d’un pays à l’autre, perdant touts repères, toutes racines. Souvent, ces enfants n’aiment pas la question d’où viens-tu ? tu habites où ? Car même s’ils vivent physiquement dans un logement situé à un lieu spécifique, cela ne fait pas de cet endroit leur maison. Les réponses que j’ai eu témoigné c’est que Home est où travaille les parents. Une réponse chargée de signification, qui, délivrée avec une nonchalance et un détachement émotionnel, cache une tristesse. Les réponses sont souvent très brèves, factuelles, sans entrer dans les détails car cela peut devenir compliqué. Les sentiments que l’on attribue à un chez soi sont très personnel. Mais bien souvent en commençant par l’enfance, on donne une très grande importance à ce lieu qui représente un cocon de sécurité et de familiarité, autant rassurant que vital pour un enfant.

...My first home...

Je n’oublierais jamais my first home: un petit appartement, dans un immeuble qui a l’air de rien avec un bout d’herbe et un bac a sable dehors. Un quartier tranquil, banal, avec les sympathies et conflits entre voisins que l’on peut rencontrer un peu partout. Une grosse concierge Portugaise bien curieuse. La Suissesse un peu réservée et mariée à l’Italien de Sicile qui parfois était là et parfois, pendant des longs mois, ne l’était plus. Les Kosovars du Rez – logé par la Croix-Rouge – très sympathique mais assez bordélique et turbulent. Les bons Vaudois d’en face qui faisaient office d’une sorte de maman de jour afin de dépanner les parents à plein temps. Les Français d’en bas avec leur gros chat gris… Bref, vraiment la vie d’immeuble, où tout le monde vivait son train-train quotidien.
Même que le temps passe, je retourne à tout moment à cet immeuble d’enfance, allant jusqu’à la porte à gauche du deuxième étage qui était l’entrée de mon cocon de sécurité jusqu’à l’âge de sept ans. Il y a eu un flic pendant un temps qui a repris, un mec un peu carré et farouche. Maintenant c’est la famille Tronchet, pas très sociables mais polis. Et devant cette porte qui était la mienne, je replonge dans un passé bien lointain mais réconfortant.
Je vois à travers la porte la façon dont la lumière du jour illuminait l’appartement, l’arrangement des meubles, le touché du tapis beige, l’odeur de la salle de bain trop sombre avec sont carrelages bruns, la chambre de mes parents, ma chambre avec une magnifique armoire peinte à la main courtoisie de mon grand-papa Suisse. Cette image qui reste gravée dans ma mémoire me fait sourire. Mais chaque fois, devant cette porte, je n’entre jamais. Non. Je me retourne et je vais en face, toujours chez la même voisine après 25 ans. Comme quoi, pas tout change...

3 May 2010

Les potes

Toute les semaines, je passe devant se mur avec ces drôles de personnages. Ils sont assez discrets, mais je ne les ignore jamais. Avec le temps, j'ai en faite développée une certaine affection pour eux. De la folie? Peut-être. Mais maintenant cela devient quelque chose de rassurant. Souvent en transit de droite à gauche, il m'est rassuré que chaque fois en rentrant, je les passe et ils sont .
Je me vois partir dans un univers semblable à celui d'Amélie Poulain ces personnages s'animent. Je vois cette bande de potes heureux, faisant dieux-sait quelles réflexions sur le monde qui leur défile sous les yeux. Se sentant des fois restreints et figés sur le même décor. Je me laisse prendre dans cette brève rêverie et je les vois papoter, le gros me faisant un clin d'œil afin de me faire comprendre qu'ils savent que je les vois... pas comme beaucoup de gens qui les passent sans même les remarqués.
Je continue mon chemin, mais ce passage momentané m'apporte un sourire...

23 April 2010

Quand l'Etat est une affaire de famille

Deuxième jour de Conférence au GIJC 2010. Mon émerveillement perdure. Les histoires et anecdotes s'enchaînent. Le nombres de gens que j'ai vu à la télé aussi...

Ce panel a présenté la situation de trois États différents, dont la structure politique semble ressembler à un portrait de famille. Theophilus Abbah du Nigeria, Ahmes Benchemsi du Maroc et le journaliste Ougandais, Frank Nyakairu, ont présenté le fonctionnement politique de leurs pays respectifs. Conclusion de tous: la liberté de la presse est en péril.

Au Maroc, la liberté de la presse existe; c'est même certainement l'une des plus étendue comparée aux autres pays arabes/musulmans. Pour autant, les choses changent. Auparavant, les journalistes pouvaient écrire plus ou moins librement sur le régime autocratique sans trop craindre d’éventuelles conséquences. Par contre, il y a trois sujets que les journalistes ne peuvent pas traiter: Dieu, la patrie et le roi. Si l’on aborde ces sujets dans la presse, il faut craindre certaines conséquences comme des menaces, des procès et même la prison. Benchemsi le sait. Il a été poursuivit en justice, et a même passé quelques nuits en prison. Son crime: d’avoir appelé le roi Marocain un « être humain », au lieu d’un individu « sacré ». Au fur et à mesure que le roi devient plus sûr de lui et de sa position, il rend le travail des journalistes plus difficile. Ceux-ci doivent faire face à de plus en plus de procès, et beaucoup de journaux se voient fermer. Tandis que Benchemsi voit la situation se détériorer, il exprime une inquiétude certaine pour le futur.

Le Nigéria est censé être un pays démocratique. Les histoires d’Abbah disent pourtant le contraire: le gouvernement reste un système clos. Abbah parvient à enquêter pourtant en travaillant avec les politiciens et les membres du cabinet, en s’associant aux proches du gouvernement et de travailler avec les agences anti-corruption. Il ajoute qu’il ne faut pas sous-estimer le rôle des dames de la haute société car souvent, elles peuvent être une source d’information très intéressante.

En Ouganda, c’est clair: tout est affaire de famille. Tous ceux qui sont au pouvoir ont généralement un lien avec le chef; que celui-ci soit sanguin ou par alliance. Nyakairi a présenté au public une charte représentant la structure politique en Ouganda. Cependant, cette charte ressemblait avant tout à un arbre généalogique du président, Yoweri Museveni. Comme l'a dit Nyakairi, « corruption est le mot du jour ».

Ces trois journalistes ont exprimé leur inquiétude pour le futur du journalisme. La liberté de la presse est menacée, et pas seulement au Maroc, au Nigéria et en Ouganda. Pour les trois interlocuteurs, il est important que les journalistes travaillent ensemble et qu’il y ait plus de collaboration entre les journalistes locaux et les médias étrangers.

Article suite au panel "Quand l'État est une affaire de famille" tel que publié sur www.gijc2010.ch

When the state is a family affair

Deuxième jour de Conférence au GIJC 2010. Mon émerveillement perdure. Les histoires et anecdotes s'enchaînent. Le nombres de gens que j'ai vu à la télé aussi...

Today’s conference presented three situations of where different states organisation charts seem to resemble more of a family tree, than anything else. Theophilus Abbah from Nigeria, Ahmed Benchemsi from Morocco and an impromptu contribution from Ugandan journalist, Frank Nyakairu, all discussed the political workings and for some, corruption, of their respective countries. Conclusion from all, the freedom of the press is truly in danger.

In Morocco there is a freedom of the press; certainly the highest compared to fellow Arab/Muslim countries. Yet, that was until now. Previously, one could report on autocratic regimes quite freely, without much fear of consequences or backlash. There are, however, three subjects that journalists should not talk about: God, the homeland and the King. If you do, consequences are guaranteed and they can vary from threats, trials and jail time. Benchemsi should know. He was sued on numerous occasions and even spent a few nights in detention. His ‘crime’: calling the Moroccan King “a human being”, rather than a ‘sacred’ individual. As the King has gained in confidence in his leadership role, he is making journalists’ job increasingly difficult. Unsure as to how to deal with the freedom of the press, journalists are increasingly facing lawsuits and trials, and more and more press agencies are being shutdown. Benchemsi expresses a concern for the future as he sees the situation worsening.

Nigeria is supposedly a country under the leadership of a democratically elected government. Though hearing Abbah’s various experiences and stories, it becomes clear that this is questionable. The government remains a closed system. Abbah goes on to explain methods for journalists wanting to investigate the government: working with politicians and members of the cabinet, associating with close family members of government officials, scrutinising the budget and working with anti-corruption agencies. He also adds that the role of high-society ladies close to government officials should not be underestimated, as they can often be the source of interesting information.

In Uganda, it is clear. It is a family affair and it is a closed system. All those in power are generally related in some way or another with the leader; be it through blood, through marriage, or other family ties. Nyakairi presented a visual map of what Uganda’s political structure, under Museveni’s leadership, looks like. It could be a reconstruction of Museveni’s family tree. As Nyakairi states, “corruption is the word of the day”.

The three journalists expressed their concern for the future of journalism. The freedom of the press is in danger, and not only in Morocco, Nigeria and Uganda. It is important for journalists to work together, and that there be more cooperation between local journalists and foreign media.